Ouessant : Les compositrices sur l’île aux femmes
C’est sur la « dernière terre de Bretagne avant l’Amérique » qu’est née une des premières initiatives mettant à l’honneur les compositrices. Sur l’île d’Ouessant, tous les étés, Lydia Jardon donne rendez-vous au public pour un programme construit autour d’une compositrice.
Tout commence en 1998, alors que Lydia Jardon, pianiste et concertiste, joue à l’Unesco, au profit du centre André Malraux de Sarajevo. Dans un pays qui sort à peine d’une guerre épouvantable, se souvient-elle. A cette occasion, elle rencontre deux jeunes pianistes : une jeune femme bosniaque et un jeune homme serbe, qu’elle invite à travailler avec elle sur l’Ile d’Ouessant, pour la première édition d’un stage d’été qu’elle a, depuis, reconduit tous les ans. Très vite, elle est frappée par la différence de jeu entre les deux musiciens : une certaine violence chez le jeune serbe et un très grand effacement chez la jeune bosniaque ; jusqu’au moment où cette dernière lui demande l’autorisation de jouer une de ses propres compositions. Ce n’était pas la même personne. Cet événement est le germe d’une idée qui fait ensuite son chemin (…) Pour continuer votre lecture, connectez-vous ou abonnez-vous…
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Demande à Clara !
Cela ne fait pas tout d’être animé de bonnes intentions. Encore faut-il avoir la matière pour élaborer des programmations attrayantes. Mais comment trouver un répertoire lorsque l’on ne connaît ni la compositrice, ni l’œuvre ? La base de données « Demande à Clara » veut répondre à cette question. Avec un nom qui fait référence à Clara Schumann, son objectif est de donner accès à un répertoire le plus large possible. L’une de ses qualités est d’être multi-entrées : si elle recense les compositrices par ordre alphabétique, il est également possible de faire une recherche par époque ou par instrument.
La base de données propose une fiche par œuvre. Elle regroupe aujourd’hui 992 compositrices pour plus de 9 000 œuvres. « Et nous avons les moyens de doubler ces chiffres », assure Claire Bodin, fière d’avoir pu élaborer un outil qui n’a pas d’équivalent en Europe à ce jour. La constitution de cette base de données nécessite un long travail de collectage. Claire Bodin a voulu en faire un travail participatif. Toute personne qui veut signaler une compositrice ou une œuvre qui ne se trouve pas encore dans la base de données peut donc se prêter au jeu.